Pourquoi nous arrêtons nos offres vrac
Impossible d'atteindre la rentabilité pour une petite marque
C’est décidé, nous arrêtons de proposer nos produits en vrac. Le pari et le parti du vrac dans le contexte réglementaire et commercial actuel n’est pas compatible avec la sécurisation économique de notre activité.

Le vrac, chez Atelier Populaire, on aime ça et on en est même client à titre personnel. Les emballages inutiles, le gaspillage de ressources, le marketing débridé, les arguments en faveur du vrac sont nombreux et justes. C’est tout naturellement que nous avons fait l’effort quasiment depuis nos débuts de proposer les produits de notre catalogue qui s’y prêtaient en version “vrac”. Quelques années plus tard et de très gros efforts faits, l’heure du bilan est venue et il est catastrophique.

L’impossible rentabilité économique du vrac pour une petite marque
Atelier Populaire est une très petite entreprise et nous ne réalisons pas des volumes énormes. Proposer une offre vrac est pour nous un travail important car tous les produits concernés doivent aussi être proposés emballés. Cela revient à doubler notre catalogue et donc à avoir des coûts de fabrication et de maintien du catalogue élevés. Cela pourrait être digéré si les produits se vendaient bien, malheureusement, le vrac ne “décolle” pas et les consommateurs préfèrent les produits emballés. Pire, nos produits en vrac comme les savons sont malmenés en rayon, s'abîment car pas protégés et finissent par…nous être retournés ou être jetés. L'équation économique et environnementale est très mauvaise et le militantisme seul ne peut pas faire vivre.

Un contexte réglementaire délirant
Les règles autour du vrac sont très contraignantes et il est nécessaire de respecter un nombre d’obligations très coûteuses et parfaitement improductives. Nous devons ainsi imprimer des cartes individuelles (avec la composition) pour chaque savon et donc quand même générer des déchets. Ce n’est qu’un exemple mais de très nombreuses contraintes entravent une approche plus souple et pragmatique et favorisent des acteurs plus “gros”. Il est clair que le vrac n’est pas une priorité des pouvoirs publics et que tout est fait pour empêcher son essor.

Les petites entreprises & le vrac : idiots utiles du système
Le constat sur le vrac, c’est aussi une sensation forte d’injustice pour une marque engagée comme Atelier Populaire. Nos produits servent de “faire valoir” aux packagings soignés des majors de la cosmétique bio sans parler de ceux de la cosmétique conventionnelle. Proposer du vrac en magasin bio sert avant tout à se donner bonne conscience et à créer un écrin sympa pour vendre le gel douche en bouteille des grandes marques ou de sa propre marque distributeur… Nous décidons donc d’arrêter les frais et de ne plus être les éclaireurs d’un marché auquel nous croyons mais qui ne se donne pas les moyens d’exister.


Interview avec Doog